Pour la petite histoire…
Très répandu en Asie, la création du tofu est généralement attribuée à Liu An (164 -122 avant JC), grand féodal chinois de la dynastie Han. Ce dernier aurait fait cette découverte culinaire en essayant de créer des pilules d’immortalité.
Au VII ème siècle, le tofu arrive au Japon par le biais du bouddhisme puis s’étend sur l’ensemble du continent asiatique. En Europe il faudra attendre le début du XX ème siècle pour qu’il se fasse connaitre. S’il peine tout d’abord à s’y faire remarquer, force est de constater, qu’il fait de plus en plus d’adeptes.
Et nutritionnellement ?
Le Tofu a une teneur relativement élevée en protéines d’origine végétale. Ce qui signifie que ces protéines contiennent des facteurs limitants (méthionine et cystèine). Elles doivent être associées à des céréales pour ne plus avoir de facteurs limitant la synthèse protéique et atteindre le profil d’une protéine animale. Cela en fait donc un allié pour une alimentation réduite en produits d’origine animale.
Sa teneur en lipides (graisses) est moyennement faible. De nature végétale, ce sont des lipides riches en acides gras insaturés de type oméga 6.
La teneur en glucides (Sucres), elle, est assez faible.
Le tofu est également un bon pourvoyeur en potassium, magnésium, phosphore et fer d’origine végétale.
Avec une valeur énergétique assez faible pour 100g, le tofu a donc une bonne densité nutritionnelle.
Il est toutefois conseillé de ne l’introduire qu’à partir de trois ans et de limiter sa consommation en cas de grossesse ou d’hyperthyroïdie à cause de sa teneur en isoflavones (phytooestrogènes) voir rapport de l’ANSES 2005.
Comment je l’ai découvert et pourquoi je le fais moi même ?
Je me souviens encore de la première fois que l’on m’a présenté du tofu dans mon assiette. Je devais avoir une quinzaine d’année et on m’avait envoyée chez une « amaigrissologue » adepte de la médecine chinoise qui nous avait donnée un plan alimentaire très strict qui intégrait le tofu. À l’époque, mes parents et moi, ne connaissions pas cet aliment, nous ne savions ni le choisir, ni le cuisiner. Le tofu étant un aliment avec un goût neutre qui s’imprègne du goût de ce qui l’accompagne, je vous laisse imaginer l’impression qu’il m’a fait lorsqu’il est arrivé dans mon assiette alors qu’il avait été cuit seul, sans assaisonnement, de façon tout à fait inappropriée… Après avoir goûté cette masse blanche sans goût et caoutchouteuse, je me suis dit : « plus jamais ! »
Bien des années après, avec le réchauffement climatique dont on commençait à voir les dégâts, la qualité de la viande proposée en grande surface qui me semblait diminuer d’année en année et toutes les affaires de viandes trafiquées, contaminées ou encore d’animaux maltraités, l’idée d’intégrer du tofu à mon alimentation a commencé à faire son chemin. Le but était vraiment de diminuer les quantités de viande dans mon alimentation et celle de ma famille pour améliorer la qualité du produit consommé. Améliorer la qualité et mieux connaître la traçabilité de cet aliment carné, m’a semblé assez simple et même plaisant car ça m’a permis de rencontrer les producteurs près de chez-moi, et de voir les conditions d’élevage chez ces derniers ; mais introduire le tofu alors que mon premier contact avec cet aliment avait été catastrophique, ça a été une autre paire de manches !
Heureusement, celui-ci s’était démocratisé à ce moment là et j’ai pu découvrir le tofu frais dans un magasin bio, chose impensable à l’époque de mes quinze ans…Il était beaucoup plus cher que le tofu vendu sous vide au rayon conserves diététiques, mais j’ai fait le pari de la qualité, il fallait bien cela pour faire passer le souvenir que j’en avais. Je dois préciser que j’ai également, en parallèle, appris à le cuisiner…
Pari réussi ! Un vrai régal, rien à voir avec ce que l’on m’avait servi pendant mon enfance.J’ai découvert un produit moelleux, plein de goût, frais…bref, une réussite !
Un seul problème persistait : le prix. Je me suis alors renseignée, et j’ai découvert que non seulement on pouvait maintenant aisément le faire chez soi, mais qu’en plus, le matériel acheté était amorti relativement rapidement (fonction du choix du matériel et des possessions de départ) par la différence de prix entre le fait maison et le tout fait !
Conservation et possibilités culinaires ?
Comme vous l’avez certainement compris, je fais maintenant régulièrement mon tofu maison.
Le tofu contenant beaucoup d’eau, il est important de le conserver au frais une fois réalisé. Il s’y conserve plusieurs jours sans problème, même si chez nous il ne fait pas long feu…
En curry, façon nuggets, avec un bouillon, en imitation « oeufs brouillés », marinés, grillés, voire en dessert avec le tofu soyeux…bref, une quantité incroyable de recettes peuvent nous permettre de varier les plaisirs avec cet aliment !
La suite ?
Pour les prochains articles, je vous propose la recette que j’utilise pour faire ce fameux tofu maison. Puis quelques recettes intégrant le tofu qui vous permettront de commencer sur de bonnes bases si vous découvrez cet aliment, ou tout simplement, de diversifier votre carnet de recettes si vous l’utilisez déjà régulièrement. Remerciements aux photographes : Daria Shevtsova et Farhad Ibrahimzade, ainsi qu’au site Pexels pour son choix de photos.